Mélanie G : la surveillante de collège tuée à Nogent, une femme très appréciée
Poignardée à plusieurs reprises, elle a succombé à ses blessures. Mélanie G. qui travaillait en tant qu'assistante d'éducation au collège Françoise-Dolto de Nogent, en Haute-Marne, entamait une nouvelle journée dans l'établissement scolaire lorsqu'elle a été prise pour cible par un élève armé d'un couteau, ce mardi 10 juin. La surveillante chapeautait l'arrivée des élèves dans l'enceinte du collège au moment des faits. Grièvement blessée, la trentenaire a été prise en charge par les secours, mais n'a pas pu être sauvée.
Mélanie Grapinet était pacsée depuis peu avec son conjoint et maman d'un petit garçon prénommé Timéo et âgé de quatre ans selon le Dauphiné Libéré. Agée de 31 ans, elle occupait le rôle d'assistante d'éducation dans ce collège depuis la rentrée de 2024. Il s'agissait d'une reconversion après avoir travaillé dans le monde de la coiffure. La jeune femme avait quitté son emploi dans le salon de coiffure "L'Atelier coiffure" situé à Nogent "il y a neuf mois pour se consacrer à son enfant", explique son ancienne patronne, émue par le décès de la mère de famille, au Dauphiné Libéré.
Ce changement professionnel était également motivé par des raisons de santé complète Le Figaro. La jeune femme qui venait de souffler sa trente-et-unième bougie souffrait de la maladie de Crohn, une pathologie inflammatoire chronique du tube digestif, et "avait du mal à tenir debout toute la journée" a confié sa belle-sœur au journal.
La surveillante semblait toutefois apprécié sa nouvelle activité dans le collège où travaille également une de ses cousines. "Elle s'était reconvertie comme pionne et elle avait aussi fait une demande pour devenir accompagnant d'élèves en situation de handicap (AESH). Elle adorait son métier et me disait qu'elle était très bien où elle était. Elle était très appréciée des enfants", a souligné sa belle-sœur. Des photos postées sur les réseaux sociaux sur le compte du collège montrent une jeune femme joviale, souriante et participant aux événements de l'établissement, dont le carnaval de mars dernier. Mélanie G. était alors venue déguisée en cornet de glace et avait posé avec des élèves.
Un femme "toujours souriante" et "agréable"
Les proches de Mélanie Grapinet se souviennent d'une femme optimiste, "toujours souriante", "agréable", mais qui "savait aussi se faire respecter". La joie de vivre de la trentenaire revient dans plusieurs témoignages du Figaro : "Elle aimait sortir, vivre et faire la fête". La surveillante, connue dans la région, est décrite comme "une fille du pays, sa famille a toujours habité ici, une femme très gentille, une bonne maman" et une personne "dévouée" par une voisine auprès du Parisien.
La jeune mère de famille était effectivement impliqué dans la vie locale. Vivant à Sarcey, une petite commune située à moins de dix kilomètres du collège de Nogent, elle y était également conseillère municipale depuis 2020.
Les parents de Mélanie Grapinet ont appris la nouvelle alors qu'ils étaient en voyage en Espagne et ont décidé d'avancer leur retour en France. Le frère de la surveillante est lui aussi sous le choc selon sa conjointe : "Ils étaient très liés. Savoir que sa sœur a été poignardée par un gamin de 14 ans est terrible... On n'arrive pas à réaliser". Plusieurs proches de la jeune femme lui ont déjà rendu hommage sur les réseaux sociaux dénonçant une injustice : "Tellement injuste, tu avais toute la vie devant toi avec ton petit bonhomme..... Tu vas tellement me manquer. Je t'aime fort mon étoile" a écrit une de ses cousines. "Tellement triste et choquée d'apprendre ta disparition. Tellement en colère devant autant de cruauté. Je n'oublierai jamais la personne solaire, douce et gentille que tu étais, nos années lycée, nos week-ends. J'ai une énorme pensée pour tes parents, ta famille et ton petit homme qui a l'âge du mien. Repose en paix. Et bordel, éduquez vos enfants", a réagi une amie de Mélanie, prise entre tristesse et colère.
17:14 - Avant l’Éducation nationale, Mélanie G. avait fait carrière dans la coiffure
Avant de travailler dans l'encadrement scolaire, Mélanie G. s’était d’abord orientée vers la coiffure. Après un CAP, une mauvaise expérience professionnelle puis un bac pro en Aide soins et services à la personne, elle retrouve "l'envie de coiffer". En 2018, elle remporte le concours régional de coiffure Grand Est, saluée pour ses chignons sur tête et sur modèle, et fait l’objet d’un article dans Le Journal de Haute-Marne. Mais quelques années plus tard, elle décide de se reconvertir "pour se consacrer à son enfant de quatre ans", raconte son ancienne patronne au Dauphiné Libéré. Mélanie souffrait aussi de la maladie de Crohn. "Juste avant qu'elle parte, elle nous a dit qu'à cause de ses problèmes de santé, elle était obligée de changer de métier, qu'elle voulait construire une nouvelle vie, et voilà ce qui est arrive", confie Dylan, un ancien client du salon de coiffure où elle travaillait, auprès de BFMTV. "Cette nouvelle vie, elle lui aura coûté très cher".
15:38 - Une minute de silence prévue jeudi dans les écoles
Une marche blanche en hommage à Mélanie G, tuée à coup de couteau par un adolescent de 14 ans dans un collège de Nogent (Haute-Marne) pourrait être organisée en fin de semaine. La date précise n'a pas encore été confirmé. À la demande de la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, une minute de silence sera observée jeudi 12 juin à midi dans tous les établissements scolaires de France.
14:02 - "C’était tout simplement quelqu’un de génial" : le témoignage bouleversant du beau-fils de Mélanie G.
Au lendemain du drame survenu au collège Françoise-Dolto de Nogent, Evan, le beau-fils de Mélanie G., a livré un témoignage poignant auprès de France 3 “C’est quelque chose d’épouvantable”, qualifie le jeune homme de 21 ans. Evan, qui partageait le quotidien de Mélanie, la décrit comme “quelqu’un de vrai et de merveilleux”, “une personne radieuse, une belle-mère et une mère aimante pour mon petit frère, une compagne merveilleuse pour mon père…”. Ancien élève du collège concerné, il a échangé avec des élèves et des parents, rappelant qu'"elle faisait partie de la vie locale". “tout le monde vous dira la même chose : c’était tout simplement quelqu’un de génial.”
Face à ce drame “monstrueux”, il confie avec amertume : “On ne s'attend jamais à ce qu'un drame pareil arrive” et ajoute : “Dans un monde idyllique, ce serait quelque chose que tout le monde s’accorderait à supprimer. Mais on n’a pas forcément la main dessus. Là, en l'occurrence, c'est quelque chose qui aurait pu être évité.”