Interview de Macron dans "Urgence océan" : le Traité sur la haute mer sera bien ratifié
Ce mardi 10 juin, Emmanuel Macron présente "les résultats de la Conférence des Nations unies sur l'océan et rappellera l'ambition de la France pour la protection des océans", selon les termes employés par France Télévisions. Le président de la République a répondu aux questions de Léa Salamé, Hugo Clément et de spécialistes sur l'océan à partir de 20h45 - selon l'Elysée - sur France 2, pour cette intervention exceptionnelle dans le cadre de la soirée Urgence océan : un sommet pour tous changer.
Pour rappel, d'après le journal Le Monde, lors de son premier mandat, le chef de l'État n'a tenu que 12 de ses 30 principaux engagements en matière d'environnement. En 2022 - dès le début de son second mandat - il avait donc formulé plus d'une dizaine de promesses en faveur de l'écologie. La mise en place d'un premier ministre chargé de la planification écologique, l'accélération de la rénovation énergétique des logements, le développement des énergies renouvelables, la plantation de 140 millions d'arbres d'ici 2030, la formation aux métiers de la transition écologique ou encore des investissements massifs dans le ferroviaire, entre autres. Quid de la protection des océans ? Elle a donc été abordée en long, en large et en travers ce mardi soir.
"C'est gagné" pour le traité sur la haute mer, selon Macron
Le chef de l'État est déjà sur le pont concernant la protection des océans depuis ce week-end, dans le cadre de la troisième conférence des Nations unies sur l'océan (du 9 au 13 juin), à Nice. Dimanche, il a appelé à "la mobilisation" pour sauver les mers "en ébullition". Selon lui, le traité sur la haute mer sera bien ratifié par suffisamment de pays pour pouvoir entrer en vigueur. "À la cinquantaine de ratifications déjà déposées ici même ces dernières heures, quinze pays se sont formellement engagés à les rejoindre", a déclaré Emmanuel Macron en ouverture de la conférence de l’ONU sur les océans. "Ce qui fait que l’accord politique est obtenu, qui nous permet de dire que ce traité sur la haute mer sera bien mis en œuvre. C’est donc gagné", se félicite-t-il. Une information que le président a confirmée dans la soirée, assurant que plus de 60 pays allaient signer le Traité avant la prochaine Assemblée générale de l'ONU en septembre, et que 51 pays l'avaient déjà signé. Sa mise en œuvre est prévue pour le 1er janvier 2026, promet Emmanuel Macron.
Ce n'est pas tout, Emmanuel Macron a également annoncé - dès samedi - son intention de limiter le chalutage de fonds dans les zones des aires marines protégées (AMP) françaises. "Il y a des endroits où il faut limiter leur activité, qui en raclant le fond, vient perturber la biodiversité et des écosystèmes qu'il faut apprendre à protéger", dit-il. Un travail "très précis" avec des scientifiques et des pêcheurs a été établi pour obtenir une "cartographie qui fait l'objet d'un consensus", et être présenté par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, a-t-il ajouté.
"Les abysses ne sont pas à vendre"
Actuellement, 33 % des eaux françaises sont couvertes par au moins une AMP. "Avant le sommet, on était à 4% de protection forte, après le sommet, on va passer à 14%", promet Emmanuel Macron. En ouverture de la conférence de l’ONU sur les océans à Nice, il a aussi rappelé que le Groenland n'était "pas à vendre". "Les abysses ne sont pas à vendre, et pas plus que le Groenland n’est à vendre, pas plus que l’Antarctique ou la haute mer ne sont à vendre", a-t-il lancé. Une pique lancée à Donald Trump que le président Français a réitéré mardi soir, en assurant que son homologue américain n'avait pas le pouvoir d'empêcher le reste du monde de protéger les océans. Il devrait aussi se rendre au Groenland dimanche.
"La santé des océans se dégrade et, avec elle, le bien-être des êtres humains", a souligné le sous-secrétaire général de l'ONU Li Junhua, décrivant un "océan en état d'urgence". Ce qui n'a pas dû échapper au chef de l'État. Cette conférence doit déboucher sur l'adoption d'un "plan d'actions opérationnel" avec des engagements concrets d'États - dont la France - pour protéger les océans, accompagnant une déclaration politique négociée depuis des mois, et qui s'annonce très consensuelle, quoique... Les États-Unis - premier domaine maritime au monde - ne devraient pas envoyer de délégation. Illustration du chemin encore long à parcourir pour parvenir à une véritable harmonie internationale en la matière.